Le Labyrinthe, 2012, Vue de l’installation galerie Joyce Yahouda, Montréal, quatre pièces de bois sur roues, mur de linoléum
Plancher flottant, 2012, 245 cm x 400 cm, différentes pieces de bois cousues avec de la corde
GEORGES AUDET
Mon travail consiste à réaliser des pièces qui veulent exprimer l’idée du sacré et du rituel, à travers le filtre de visions oniriques et poétiques. Il s'agit de sculptures et d’objets se rattachant aux mondes des contes, des mythes, des archétypes. C'est mon rapport à l'espace et à l'architecture qui sous-tend ma démarche, comme jeux de construction et de déconstruction de
la matière.
Les dimensions particulières que je recherche sont approchées à la façon d’un « journal » tridimensionnel. Il s'agit d'un processus de collection et de transmutation d'éléments et d'objets trouvés dans l'environnement urbain, industriel, naturel, et appelés à subir un ensemble de manipulations et de transformations. Il y a alors déplacement, dépassement des fonctions d’origine. L’œuvre naît du contact intime avec ces matières élémentaires, ordinaires, mystérieuses. Ce processus me permet de dégager et d’isoler des continuités de récits, de formes, et de les réaliser en des assemblages, des constructions, des habitacles, des installations. Le réel s’affirme ainsi autrement ; on est mis en relation avec un monde à la fois familier et fabuleux. Ce que j’appelle l’enchantement.
Pour ce qui concerne le langage formel et les méthodes, mon œuvre puise principalement aux disciplines de la sculpture et de l'architecture. Mes jeux de construction font appel à un principe d’addition ou d’accumulation : l'œuvre est le résultat d’une somme de matériaux, de plans, de volumes, ainsi que de gestes systématiques à la manière d'une broderie ou d'un tricot. Mon travail s'établit alors lui-même comme rituel, un parcours au bout duquel se renouvelle et se transforme le monde matériel.
Sur le plan esthétique, mon art se situe dans la mouvance de l’art populaire et de l’arte povera. Il s’agit d’une mouvance de renouveau, portée par notre époque, ses matériaux et ses dérives. Pour une approche organique et mutante du réel.
Fragment pour un conte à écrire, 2012, 4300 cm x 9800 cm, contreplaqués, aluminium, vaisselle